par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Je me rappelle de moments de cette retraite au Moulin de Chaves, en Dordogne, avec Pascal Auclair, un Canadien aux yeux clairs, qui apporte de l'humour à la méditation.
C'était ma 13ème retraite silencieuse.
Ces quatre épisodes ont été enregistrés après, dans cet endroit que j'affectionne, les bords du Rhône, dans la région lyonnaise
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
J’ai re-vécu récemment l’expérience intense de la douleur.
Pas celle de mon pouce gauche qui a gonflé, a du mal à se plier au niveau de la phalange, cette douleur que je provoque exprès pour voir si elle encore là et à quel moment exact elle se déclenche
Arthrose ? Lire la suite
Pas celle de mon genou gauche quand je monte les escaliers. Sur ces marches étroites qui mènent à l’église, chargée de mes courses ou de mon sac avec mon tapis, mes blocks et ma gourde, après 1h15 de cours de yoga, mon genou bloque, il est douloureux. J’ai adapté ma montée, une marche, un pied, l’autre pied, une autre marche, un pied, l’autre pied. Il est très raide cet escalier.
Ça passe, ça revient, ça n’est pas constant et là en ce moment, je ne la sens pas.
J’ai remarqué qu’elle est présente plutôt après la posture du guerrier (Virabhadrasana II).
Je parle cette fois de cette douleur intense, qui dure, qui rappelle que certains mouvements automatiques deviennent moins accessibles, qu’il faut ralentir, les décomposer, les faire consciemment, en prenant le temps.
Pour changer de côté alors que je suis couchée, je dois d’abord me mettre sur le dos, plier mes genoux, rétroverser le bassin, pencher les genoux sur un côté, poser la main sous mes côtes et puis basculer.
Ralentir, adapter sa façon de faire, retenir un cri, observer ce qui génère la douleur, res-pi-rer en conscience régulièrement.
Cette douleur me rappelle celle des mes capsulites, ou épaule gelée.
J’ai voulu tester Dhanurasana (l’arc) avec un bloc. Comme cette fille sur instragram. J’ai trouvé l’idée plutôt bonne, d’avoir un support pour y déposer la poitrine tout en relevant la tête et les épaules. Le schcroun ou bien est-ce un clac ? m’a stoppée net quand je me suis tournée pour attraper mon pied/ cheville gauche avec ma main.
J’ai lâché mon pied. Je me suis étendue sur le sol.
J’ai attendu que cette douleur passe. Longé ma côte avec ma main. Pressé, relâché. Respiré pour calmer la douleur. Beaucoup respiré mais pas trop profondément. Le carrelage frais a fait diminuer cet excès de transpiration dû au stress.
Longtemps après j’ai mis mes mains sur mon cœur pour laisser partir les auto-critiques.
Et je me suis relevée. Cette douleur dans cette petite partie de mon corps prend toute la place.
Au bout de quinze jours, je dors mieux et je me suis résolue à prendre des anti-douleurs, 3 fois.
Est-ce la côte, un muscle ? une cassure, un déchirement, une élongation ? obtenir un RV avec le médecin n’est pas immédiat. J’attendrai mon renouvellement d’ordonnances.
Oui j’aurai pu utiliser un bolster, moins rigide, plus confortable. Oui j’aurais dû. C’est ce que j’ai pensé, c’est aussi ce qu’on m’a dit.
Je me forme en ce moment avec Jivana Heymann https://www.accessibleyogaschool.com/jivana-home-landing pour être prof de Yoga Accessible.
Pratiquer sur une chaise, contre un mur, avec des accessoires pour rendre le yoga accessible aux personnes en fauteuil, en surpoids, aux personnes douloureuses, avec un handicap. Faire que le yoga soit inclusif le plus possible. Y compris pour ceux qui peuvent se sentir différents et discriminés.
Je dois réfléchir à des questions qu’il nous a fait nous poser.
. Qu’est-ce que la guérison (cicatrisation) / what is healing ?
. Si vous n’êtes pas guéri, est-ce que vous pouvez soigner/aider à la cicatrisation ? if you are not healed, can you be a healer ?
Et mes réflexions…
What is healing ? qu’est-ce que la guérison ?
Guérison = fin de quelque chose ? quand une chanson rappelle cette personne décédée et qu’on pleure est-ce qu’on n’est pas guéri ? quand on n’y pense pas pendant plusieurs jours/semaines, est-ce qu’on est guéri ? quand on croise une voiture rouge comme celle avec qui on a eu un accident et qu’on se fige ou que la respiration est suspendue, est-ce qu’on n’est pas guéri ?
Guérir de quoi ? douleurs physiques (coupure d'un doigt, choc, maladie chronique), morales (mots blessants, attitudes, blessures d’enfance, dépression, évènement traumatique, un décès… ). les listes sont longues, tout peut devenir souffrance ; ca dépend de notre vision des choses, de nos ressentis selon le moment de la vie, selon qui nous sommes et avons été, selon notre humeur du jour, selon l’intensité du traumatisme.
Guérir c’est quoi ? pour ma part, de la paix intérieure, de la clarté, du contentement, ne plus souffrir, ne pas souffrir.
Etre contente de ma vie, là comme elle est, là en ce moment. Shambala, le bonheur paisible.
Apprendre à respirer mieux, à méditer, à faire du yoga. Pratiqués régulièrement et quotidiennement, ils m’ont aidé à laisser aller, à guérir. A faire que les plus récentes souffrances ne s’enfouissent pas pour ressortir intensément plus tard. A faire que les plus anciennes soient là, sans trop m'envahir.
Si vous n’êtes pas guéri, pouvez-vous soigner/aider à la cicatrisation des autres ? if you are not healed, can you be a healer?
Healer *, ma version = guérir, soigner, aider, proposer, guider, apporter des outils, des possibilités, faire expérimenter, transmettre, semer des graines pour qu’ils les fassent pousser, qu’ils se les approprient
*healer en anglais, qu’on pourrait traduire par guérisseur
Cette récente douleur m’a questionné, m’a fait m’interroger, m’a fait déposer des mots que je partage ici ; la liste n’est pas exhaustive et peut se compléter, certainement. Elle m’a fait avancer dans mes réflexions.
Mon genou, mon pouce, ma cage thoracique…Tout ça à gauche
Mon corps veut-il me dire quelque chose sur ma féminité ?
Re-vivre, connaître à nouveau, re-expérimenter la douleur. En 2006 capsulite à l’épaule droite, en 2011 capsulite à l’épaule gauche. Ces capsulites ont été pour moi le summum des douleurs physiques. Elles ont été le résultat physique de souffrances morales intenses des années précédentes.
Comment s’adresser à ceux qui la vivent ? Je ne suis pas à leur place, pas dans leur corps, pas dans leur tête.
Proposer des adaptations à mes élèves, dans les postures, pour la respiration. Proposer de s’arrêter. Faire encore mais différemment. À son rythme sans se comparer au voisin. Par mes paroles, mes sourires apporter de la douceur, de l’humour aussi. Je fais tout ça, je le répéterai encore plus.
Adapter es mouvements au moment. Si ça fait mal, je ralentis, je m’arrête. Continuer à bouger le corps, ne pas l’immobiliser parce que j’ai mal là. Je n’ai pas mal en marchant, alors je peux marcher.
La respiration est une alliée. Pour calmer la douleur. Pour réduire le stress. Pour centrer son attention.
La souplesse peut venir, la souplesse n’est pas partout dans le corps. Parfois dans la cheville et pas dans le genou. Le triangle, Trikonasana c’est encore un peu tôt.
La douleur d’un endroit du corps peut prendre toute la place. Et tout le reste du corps, comment il va ?
Se blâmer, se sentir coupable, écouter les critiques, s’auto-critiquer (« j’aurais jamais fait ça » m’a dit une collègue, prof de yoga) alimentent la blessure morale.
Ce qui est fait est fait. Me mettre les mains sur le cœur m’aide à me pardonner et m’aimer à nouveau.
Je ne le proposerai pas en cours, ce bloc sous la poitrine pour faire l’arc.
Lui que je tiens dorénavant raide pour écrire, pour tenir un crayon. Ce pouce que je sollicite pour le tester en insistant régulièrement sur certains mudras pour voir à quel moment exact la douleur se déclenche. Je vais le laisser se reposer, de temps en temps
La gratitude. Cette douleur a enrichi mes réflexions, m’a aidé dans mon cheminement, dans mon enseignement, m’a permis de me souvenir que la douleur peut réveiller, qu’elle peut envoyer au cerveau des idées de tout laisser tomber, qu’elle peut nous faire nous sentir faible ou aigri ou sarcastique ou malheureux, qu’elle peut avoir des répercussions ailleurs dans le corps tellement on peut être contracté.
Je me souviens que ces douleurs physiques et morales intenses ont mis sur mon chemin celles et ceux qui m’ont fait découvrir et approfondir la méditation et ses bienfaits sur moi dans mon quotidien. Gratitude.
J’ai fait il y a quelques mois en arrière des formations avec Muriel de https://adaptersonyoga.com/ car certains de mes élèves m’avait parlé de leurs lombalgies et de leurs scolioses. Je voulais leur apporter à eux, des adaptations spécifiques, quels muscles renforcer. Je ne sais pas ce que c’est d’avoir mal au dos. Ils en connaissent beaucoup plus que moi sur leur maladie et leurs années à faire des exercices chez le kiné.
Des formations comme celles-ci sont profitables à tout le groupe de yogis et de méditants, à commencer par moi.
Je n’étais pas douloureuse à ce moment là, mal nulle part. Enfin si, à mon genou.
Ressentir profondément la douleur comme j’ai pu la re-vivre ces derniers temps m’aide à me souvenir que nous avons aussi des capacités et des ressources. N’importe quand. N’importe où.
Si la santé est un signe de guérison, est-ce que la mort est un échec? If health is the sign of healing is death a failure ?
Voici la prochaine question sur laquelle je vais tenter de poser des mots
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
à ma demande, arbre dessiné par ma fille, Chloé ; je souhaitais un arbre avec 8 branches égales et des racines
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Je me rappelle des moments de cette retraite au Moulin de Chaves en Dordogne.
avec Bob Stahl, un américain de Californie, Moine de la forêt
C'était ma 11ème retraite silencieuse.
Après en avoir fait 3 en ligne, celle-ci je l'ai fait en présentiel comme on dit maintenant.
Ca commence par je me souviens..
https://www.youtube.com/watch?v=9VHNxFd_rJM&ab_channel=desgrainesdepresenceavecCatherine
https://www.youtube.com/watch?v=tkbCGF0BOtk&ab_channel=desgrainesdepresenceavecCatherine
https://www.youtube.com/watch?v=JhFUoeaEC50&ab_channel=desgrainesdepresenceavecCatherine
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Un jour, il y eut un immense incendie dans la forêt. Les animaux terrifiés assistaient impuissants au désastre. Tous, sauf le petit Colibri qui s'activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. "Je sais bien que je n'y arriverai pas tout seul mais je fais ma part" dit-il aux autres animaux incrédules.
Une légende amérindienne qui invite chacun à prendre sa part et prendre soin de notre Terre....(Lire la suite ou écouter l'histoire...)
Notre histoire commence dans l’immense forêt d’Amazonie, quelque part au détour d’un fleuve. Dans cette nature sauvage, vit une foule d’animaux, insectes, mammifères, oiseaux rivalisent de formes et de couleurs.
Confortablement installé sur une grosse branche, Jaguar observe. Avec Anakonta, l’énorme serpent, c’est le maître des lieux. Dans les eaux sales ou dans les branches, il est respecté de tous pour son habilité et son courage.
Autour de lui, s’activent ses compagnons de la forêt. Tamanoir cherche des fourmis pour son repas de midi, alors que le joyeux Koari croise Tatou, le solitaire, cuirassé comme un chevalier. En haut dans les branches, entre lianes et feuillages, les oiseaux Toucan et Ara discutent. Pendant que Capucin fait le singe et réveille Paresseux de sa longue sieste.
Un peu à l’écart, près d’un ruisseau, il y a Colibri.
Toute la journée, suspendu dans de longs vols immobiles, il est occupé à prendre avec son long bec le nectar que lui offrent les plus belles fleurs de la forêt. Il est si petit et semble si agité que parfois les autres animaux se moquent de lui.
Dans la forêt, tout a l’air paisible mais dans le ciel de gros nuages noirs arrivent de l’horizon. Poussés par le vent, ils couvrent bientôt toute la forêt. Un terrible orage se prépare. Soudain, un éclair, plus gros que tous les autres, s’abat sur un arbre mort. Foudroyé, coupé en deux, l’arbre prend aussitôt feu. Les flammes se multiplient et se répandent aux autres arbres, puis à la forêt provoquant un immense incendie.
Tous les animaux terrifiés quittent la forêt et se réfugient dans une clairière au bord de l’eau. Isolés, médusés, ils observent le spectacle et assistent impuissants à la disparition de leur forêt. Tous sauf le colibri !
Avec son bec, Colibri prend quelques gouttes d’eau de la rivière et s’envole pour aller les verser dans les flammes. Puis, il revient à la rivière, prend de l’eau et repart encore et encore, faisant des allers-retours aussi vite qu’il peut.
Au bout d’un moment, Jaguar agacé de le voir ainsi s’agiter en vain lui dit : « Colibri tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? »
Colibri suspend son vol un instant, les regarde tous et répond : « je sais bien que je n’y arriverai pas tout seul mais je fais ma part. »
Sans plus attendre, il repart vers les flammes. Les animaux se regardent étonnés. C’est Toucan qui le premier dit : « j’y vais aussi. J’ai un grand bec et je sais voler ». Puis Ara s’écrie : « attends je viens avec toi ». Finalement, prenant un peu d’eau dans leur bec, dans leur museau, dans leurs pattes, tous les animaux s’élancent vers l’incendie.
L’histoire ne dit pas s’ils ont réussi mais depuis ce jour, quelque chose a changé et les animaux se sentent unis par une force nouvelle. Et plus aucun d’eux ne se moquent de la petite taille du Colibri.
La Légende du Colibri Denis Korman & Pierre Rabhi selon une légende amérindienne
Histoire racontée par ZAZ : www.youtube.com/watch?v=zbv3CoRH29o
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Ce matin, mélancolie, pas envie, sans savoir le pourquoi, la tristesse n’est pas loin.
« Encore un moment qui m’est donné » devient mon intention et objet de méditation de ce matin.
et que cette mini-phrase se transforme en "encore un cadeau qui m'est donné" ...(Lire la suite...)
Ce matin, mélancolie, pas envie, sans savoir le pourquoi, la tristesse n’est pas loin.
« Encore un moment qui m’est donné » devient mon intention et objet de méditation de ce matin.
Russel qui lappe tellement longtemps que j’en souris. « Encore un moment qui m’est donné» d’entendre parmi les sons le clap, clap, clap, clap.
« Encore un moment qui m’est donné » de sourire, Oh non ! ça n’est pas un éclat de rire ou un bonheur énorme, juste un sourire qui étire mes lèvres et remonte mes joues. Sensations.
Mon esprit s’en va sur le bébé qui arrive bientôt, sur cette petite cape rouge pour Noël… Impatience de découvrir son visage, ce mélange de ses parents ou d’ancêtres plus lointains. Impatience de lui faire découvrir le son des Koshis. Je me rends compte que mes pensées n’ont pas tourné que autour de cet enfant, revenons à cette mini-phrase.
« Encore un moment qui m’est donné » de mettre en lumière cette émotion, cette chaleur au niveau du cœur. Cette transformation aussi. Le serrement du plexus, la pression sur la poitrine du début a changé. Cet endroit est devenu plus ouvert, plus relâché aussi.
Russel revient se glisser entre mes jambes croisées. Il recherche le contact, je sens sa chaleur et sa douceur. « Encore un moment qui m’est donné » de toucher.
Il grignote son bois de cerf. Apparition, transformation, disparition du son. « Encore un moment qui m’est donné » d’observer l’impermanence. Et de remarquer les commentaires silencieux faits à ce sujet.
Me le redire au cours de ma journée
« Encore un moment qui m’est donné »
Et puis mes pensées s’en vont sur cette méditation de la montagne que j’ai enregistrée et que je souhaite mettre en ligne et offrir en cadeau, mon cadeau de Noël à certains. Plus précisément des pensées sur le texte associé...
Choisir mes mots peut me prendre beaucoup de temps, d’autres fois ça vient tout seul. La méditation me donne des idées d’écriture.
Ma mini-phrase est devenue « Encore un cadeau qui m’est donné ».
Oui, bien sûr, ça n’est pas forcément le cadeau qu’on se serait choisi mais ce cadeau, on me le fait. En espérant qu’il me plaira.
Et si à travers ce cadeau que l’on reçoit, on pouvait voir au-delà ? Est-ce que je peux voir aussi, en plus de l’argent dépensé, le temps qu’il/elle a passé à chercher, à imaginer, à créer, à y joindre des mots choisis pour dire son amour, son amitié ? En imaginant ce regard qui va guetter dans nos yeux si ça me fait plaisir, est-ce que je peux avoir à l’esprit ce qu’il y autour de ce cadeau et dire merci avec mon cœur plutôt que par réflexe ?
Ces cadeaux que l’on offre, ces cadeaux que l’on reçoit.
Les enfants sont grands, il n’y a plus de lettre au Père Noel avec collage des jouets découpés dans les publicités.
Je ne sais souvent plus ce qui va apporter du contentement. Alors je vais offrir des koshis, que les élèves aiment entendre chanter pendant Shavasana*, des tasses à thé avec filtre pour y mettre des tisanes en vrac, des pierres qui apaisent les tensions ou une méditation que j’ai enregistrée, cette méditation de la montagne qui pourra apporter à certains une certaine stabilité, à d’autres de voir que les choses changent, tout le temps.
J’offrirai aussi des tisanes que j’aime et tant pis si ça n’est pas le cadeau attendu, j’offrirai des cadeaux sans papier d’emballage, plutôt dans un sac en tissu, celui qui peut re-servir pour y mettre des bijoux, des cailloux, des petits mots doux ou sa brosse à dent.
Et voici mon rappel à moi-même…
apprends à ne pas attendre en retour de ton cadeau un merci. Satané conditionnement !
*Shavasana = posture de yoga, relaxante pour certains, affreusement immobile pour d’autres. Allongé.e sur le dos. Je la propose maintenant aussi sur le coté, en position fœtale ou chien de fusil. Et certains préfèrent.
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
On sait bien qu’il faudrait faire une pause, lâcher le contrôle.
Quand le retour au calme n’est plus accessible par la respiration...(Lire la suite...)
On sait bien qu’il faudrait faire une pause, lâcher le contrôle.
Quand le retour au calme n’est plus accessible par la respiration, j’utilise d’autres ressources pour me rappeler de ralentir, de me poser, de m’ancrer, de laissez-aller
J’écris. J’ai trop de carnets et j’écris mal, donc j’utilise l’ordi, mes doigts tapent plus vite qu’ils n’écrivent, je peux retrouver des phrases ou des mots avec la fonction loupe et quand je veux publier un texte, je fais copier/coller,
Je dessine du zentangle,
Je regarde une photo collée juste en face de l’ordi, une photo de moi qui montre le mot STOP et Calvin,
je fais la gymnastique des yeux. Sans bouger la tête, mes yeux vont vers la droite. qu'est-ce que je vois à droite? mes yeux vont vers la gauche, qu'est-ce que je vois à gauche? puis en haut, puis en bas. Outre le fait que les yeux se reposent de l'écran, la question que vois-je ? me fait changer de paysages et de perspectives,
je médite,
Je caresse, triture, regarde ou passe sur les lèvres un caillou. J’en ai partout dans mes poches, sur mon bureau, dans la voiture, dans mon sac. Ils viennent souvent de Bretagne ou ces sont des minéraux de couleur ; j'aime bien la citrine, une pierre qui favorise la joie de vivre et la concentration,
J’observe la transparence d’une perle d’un bracelet autour de mon poignet,
Je me dis un mot qui me fait instantanément revenir ici et maintenant, Pause ou Ouistiti,
J’écoute profondément le ronflement de mon chien, son intensité, sa transformation, le silence entre deux ronflements. Et en plus ca me fait sourire…
Je marche quelques km dans la nature ou dans les petites ruelles que je découvre à la faveur des ballades avec Russel,
Je marche en conscience sur quelques dalles du carrelage ou sur mon tapis de yoga. Sur une petite distance, marcher avec la conscience de ce que ça implique de marcher. Poser le pied. Ressentir les orteils, la plante, être à 100% avec ce pied. Faire la même chose avec l’autre pied. Comme si ce pied était la chose la plus importante du corps. pour chaque pas. Faire demi-tour au bout du tapis et recommencer dans l’autre sens.
Je regarde profondément un brin d’herbe. Vous savez cette herbe qu’on arrache et qui repousse. Sa couleur, son odeur, sa forme, la longueur de ses racines, les traces de terre sur ma main,
Je ressens un de mes pieds, l’orteil qui touche la chaussure, le talon posé là où il est, l’espace entre les orteils, picotement? température? humidité?
Je passe un doigt sur le tatouage de mon bras. Ce labyrinthe qui va de l’avant. Je me le suis fait tatouer après une retraite silencieuse et avant de quitter mon pays d’adoption, la Floride. Dans ce labyrinthe tracé sur le sol, j’ai pu y faire des marches conscientes. Il est sur mon bras pour me rappeler ces moments de sérénité, de calme et de paix intérieure. De communauté tout en étant pleinement avec soi-même.
J’appelle une personne qui va m’aérer l’esprit et me faire sourire, souvent c’est Claudette !
Je médite,
je chante des mantras
je fais du yoga
Ca dépend si j’ai 3mn, 20mn ou 1h …
et si nous essayions d’utiliser cette ressource, celle de la respiration ?
1 2 3 4 sur l’inspire,
4 3 2 1 sur l’expire,
Encore. Encore. Encore. Encore.
Et vous quelles sont vos ressources ?
Qu’avez-vous mis en place pour calmer une émotion, un stress ou de l’anxiété ?
*just breathe = juste respire
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Je médite en extérieur, sur la terrasse de cette maison qui m'a vue grandir. Une voiture passe sur la route.
Russel était endormi.... (Lire la suite...)
Je médite en extérieur, sur la terrasse de cette maison qui m'a vue grandir. Une voiture passe sur la route.
Russel était endormi au creux de mes jambes. Il bondit, détale et aboie. Je reste assise. Irritation, sourcils qui se froncent. Pensées sur ce que vont penser les voisins, sur ce chien qui ne fait qu’aboyer. Ce n’est pas vrai, c’est pas tout le temps…
L’esprit déclenche des pensées relatives aux sons que l'on entend. Une émotion peut même surgir, irritation, anxiété, peur. et aussi l’envie de lui dire « tais-toi! ». Et même de se lever pour stopper ces sons qui distraient, qui dérangent, qui agacent, qui énervent.
Je reste assise. Les yeux fermés.
Ce que la méditation de pleine conscience m’a appris.
Les aboiements sont juste des sons. Observe-les, leur apparition, leur transformation, le silence entre les sons, leur disparition, leur "à nouveau". Chaque son est nouveau, chaque son est différent.
Mon chéri sort et lui dit "viens ici". Ce que Russel fait, un moment plus tard. Il revient se coller contre mes jambes.
Il y a des moments où je ne bronche pas, il y a des moments où mon pilotage automatique me fait me lever d’un bond et puis me rassoir pour continuer la méditation.
Il y a quelques années, une fois levée j'avais tendance à faire autre chose, du coup.
De plus en plus souvent, vue de l’extérieur, on pourrait me croire statue. Ca n’empêche pas mon esprit de s’agiter régulièrement. Et même de mouliner très vite à certains moments.
Les pensées déclenchent l’irritation, la peur, l’anxiété ou d’autres émotions
Nomme-là et situe là précisément dans ton corps. A quoi elle ressemble ?
Est-ce que la sensation est la même quand tu inspires, quand tu expires ?
Est-ce que cette sensation est figée ou changeante?
Gros Tracteur cette fois sur la route toute proche. Russel à nouveau court -très vite- après ce son, longe la clôture, aboie, encore et encore..
Autre chose que m’a appris la méditation = la clarté de l’esprit
Russel me donne un exemple que je peux utiliser dans mon enseignement : sa réaction automatique.
Il entend une voiture arriver ou un bruit qu’il ne connait pas. Il bondit. Il court. Sa queue est dressée vers le ciel. Il jappe. au retour, il se secoue.
Ca n’est pas du flight* (il pourrait s’enfuir dans la maison ou se blottir contre moi), ce n’est pas du freeze*, il serait incapable de bouger et pourrait se mettre à trembler. C’est du fight (il combat, il attaque).
Sa réaction est le combat (fight) avec ses mots à lui, ses aboiements quand un son le perturbe ou qu'il est stressé par quelque chose.
Il faut vous dire qu’il aboie aussi pour répondre à un autre chien, quand il voit à la TV du foot, ou un éléphant ou si mon téléphone sonne … ses aboiements sont différents. J’apprends à les reconnaitre et à les différencier comme j’ai appris à reconnaitre les pleurs de mes bébés. J'ai compris certaines choses.. quand je lui montre l'origine de son inquiétude (les couettes sur le banc qui ne sont pas là d'habitude) , il arrête plus vite de japper.
Face à un stresseur ou à une situation perçue comme menaçant notre confort, l’homme comme l’animal peut réagir de différentes façons = fight*, flight* or freeze*
*fight = combat, lutte
*flight = fuite,
*freeze = sidération.
Dans son cas, au niveau physiologique, tout est prêt pour une action musculaire intense, son rythme cardiaque et sa respiration s’accélèrent, ses pupilles se dilatent, ses poils se hérissent, sa vision est tunnelisée (perte de vision périphérique) et ses réflexes s’accélèrent instantanément. Ses vaisseaux vont aussi se dilater pour permettre au sang de ses jambes de circuler plus vite.
Certaines réactions vous parlent ?
Comment savez-vous -physiquement- quand vous êtes dans une situation stressante ?
#fightflightfreeze #luttefuitesideration #stress #justedessons #meditation #pleineconscience
Russel
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence.com
Méditation matinale assise sur un rocher plat de Port Blanc, face à l’Ile aux Femmes, Bretagne. Avec mes compagnons que sont mon tapis et mon coussin.
J’entends les vagues, ce son répétitif, toujours nouveau...(Lire la suite...)
Méditation matinale assise sur un rocher plat de Port Blanc, face à l’Ile aux Femmes, Bretagne. Avec mes compagnons que sont mon tapis et mon coussin.
J’entends les vagues, ce son répétitif, toujours nouveau et différent. Elles s’écrasent sur les rochers. Elles meurent sur le rivage. Est-ce qu’une vague meure ? Je cherche d’autres mots. La méditation devient contemplative.
Est-ce que les vagues ont besoin que je sois là pour exister ? non.
Est-ce que le vent a besoin d’être en contact avec mes cheveux et ma joue pour exister ? non.
Est-ce que l’oiseau a besoin de me voir pour voler, pour crier ? non.
est-ce que le soleil a besoin de moi pour continuer son voyage ? non
Ils existent, c’est tout. Que je sois là ou pas n’y changera rien. Ai-je besoin d’être vue ou entendue pour exister ? ce matin je me dis que non. Ai-je besoin d’être vue ou entendue pour me sentir pleinement vivante ? non. Ai-je besoin d’être vue ou entendue pour me sentir faisant partie d’un tout, là sur ce rocher ? non.
Je fais partie d’un tout, je suis un tout petit maillon, un être dans un grand tout.
Je me sens à ma place.
Le coin est isolé. Il faut juste marcher et escalader les rochers pour y arriver. Les coureurs et les marcheurs empruntent en général le sentier des Douaniers, balisé un peu plus haut. Juste moi dans cet endroit, et des oiseaux et le vent et les vagues et les pierres en granit rose ou noir, juste ?
et des petits cailloux et des gros rochers, en équilibre depuis des dizaines d’années, juste? et trois marcheurs. Je les ai entendu arriver, parler. J’entrouvre un œil sur le dernier, qui se retourne pour regarder cette fille. Moi. Il a une casquette, un tee shirt bleu.
J’ai refermé mon œil, je n’ai pas vu son visage.
Pensée. Est-ce qu’ils se sont interrogés sur cette fille, assise sur un rocher, les yeux fermés? sourire.
Ah oui mon intention de début de méditation, c’était keep smiling*, alors peut être qu’au moment de leur passage, je souriais. Don’t care* !
De temps en temps, je pense à mon téléphone que j’ai laissé au 6 rue des iles, pas volontairement. Je l’ai oublié. Sur le trajet, j’ai songé à revenir le chercher, ai eu la flemme de ré-ouvrir le portail.
Régulièrement des pensées ont émergé sur les photos que j’aurais pu faire pour saisir l’instant, les cailloux, la mer, ces paroles d'une chanson "une ile entre le ciel et l’eau" comme disait Karadec*, des postures de yoga. Lâche cette envie de fixer, cette envie de montrer, de se montrer.
Je finis mon yoga par un destructeur de l’ego.
Debout face à la mer, les bras levés, les poings fermés, les pouces tournés l’un vers l’autre, je reste. Jusqu’à ce que mon esprit dise « baisse les bras » alors je compte 10 respirations complètes avec mes bras toujours en l’air. Je ramène lentement mes bras le long du corps. Sensations dans les mains, les coudes, les épaules. Ça chauffe. Ça tire. Ça vit. Ca pulse.
Pour garder un souvenir de cet endroit, je choisis trois petits cailloux. Ils rejoignent ma poche. Peut-être que je les retrouverai l'hiver prochain, peut-être avant...
*Cette chanson n’est pas de Jean-Michel Karadec mais de Serge Lama
* keep smiling = continue à sourire / * don't care = ca m'est égal, on s'en fiche!
#sesentirasaplace #gratitude #destructeurdelego #meditationcontemplative #keepsmiling
Port Blanc - Bretagne
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
J’ai fondé Graines de présence
Ça fait des années que je me dis ...(Lire la suite...)
J’ai fondé Graines de présence
Ça fait des années que je me dis « il te faut un site », des années qu’on me dit «il te faut une vitrine », longtemps que je laisse tomber, que je caresse l’idée de loin et de plus près.
Je n’imaginais absolument pas le temps que j’y passerai.
L’énergie mise dedans ne m’a pas demandé d’effort. J’y travaillais sans me sentir obligée, comme pour les formations de méditations de pleine conscience ou de yoga.
Il a fallu -juste- quelqu’un sur mon chemin pour m’aider à le mettre en place. Merci Stéphanie !
Et le voilà !
J’y ai mis une bonne grosse dose d’affectif et de personnel.
Des photos prises par différentes personnes qui ont su faire ressortir un je-ne-sais-quoi qui me correspond.
Des textes travaillés et re-travaillés. Serais-je perfectionniste ?
Pourquoi ce nom ?
J’aime l’idée de la graine, qui a pu arriver là par hasard. Elle traverse la terre, attirée par la lumière et imbibée de pluie, elle grandit, se transforme. Ça aurait pu être autrement. Elle peut croitre jusqu’à devenir plante ou arbre, donner des fleurs, des graines que le vent ou un oiseau emportera ailleurs. Qui, à leur tour… Ça aurait pu être autrement.
Le plus grand arbre est né d’une graine menue. Lao Tseu
La présence (attentive) fait partie de ma vie depuis que j’ai découvert -et mis dans mon quotidien- la méditation de pleine conscience. J’observe plus, je vois mieux, j’entends différemment. je perçois autrement.
J’aime ma vie.
J’aime l’idée de piocher dans toutes sortes d’enseignements.
Quand ça me parle, j’expérimente et je partage.
La Pleine conscience (mindfulness) reste le centre et autour, moi j’y rajoute les sons des bols tibétains, le yoga ou des mantras*.
J’aime le principe de semer des graines de cette présence que j'ai reçue et que j'ai faite mienne. Offrir et transmettre, à mon niveau.
Peut-être qu’un jour, maintenant ou plus tard elles germeront en vous à leur tour, ou pas.
Expect nothing, appreciate everything. N’attends rien, apprécie tout!
J’aurais pu donner à ce site web seulement mon nom, c’est plutôt à la mode en ce moment.
Un jour, graine de présence m’a paru évident, j’en ai parlé à d’autres qui ont bien aimé aussi.
Tout aurait pu être n’importe quoi d’autre et cela aurait eu tout autant de sens / Tennessee williams
*sauf pour le MBSR qui est un programme laïque.
par Catherine Le Tynevez, des graines de presence
Mille mercis vers vous mes enseignants, chacun à votre façon vous m’avez enseigné à.... (Lire la suite...)
Mille mercis vers vous mes enseignants, chacun à votre façon vous m’avez enseigné à avoir une perspective différente de la vie. Il y a ceux qui m’ont encouragée, supportée, m’ont donné l’impulse. Il y a ceux qui déposé des mots, des regards, des souvenirs. Il y a ceux qui ont commenté, critiqué, désapprouvé et, sur le coup, ça a pu me donner très envie de tout arrêter. Le hic c’est qu’on se souvient en général plus du négatif, n’est-ce pas ?
Je suis devenue persévérante, sans effort, ni même me le dire.
Mille mercis vers vous mes élèves, les participants à mes cours, ceux et celles avec qui je partage des méditations, du yoga. J’aime l’idée de la transmission même si ca fait un peu prétentieux. Je relis vos témoignages et je suis tout émue de savoir qu’à ma façon, je vous ai aidés.
Mes enseignants n’ont pas forcément ce titre. Ils s’appellent nature, nuages, arbres, cailloux. Ils s’appellent accidents de parcours, deuil, absence, vérités dures à entendre, blessures, peurs. Ils s’appellent joies du quotidien. Ils s’appellent famille, amis, voisins et inconnus. Ils s’appellent mes enfants, mon mari, mon chien.
Ils s’appellent un mot, un regard, un sourire. Ils s’appellent alimentation. Ils s’appellent prendre soin, apprécier, aimer, s’occuper de.
Merci à ceux qui, sans même qu’ils le sachent, ont eu un impact dans ma vie.
Et moi donc ? qu’ai-je fait ? est-ce que je n’y serai pas aussi pour quelque chose ?
J’en suis là où j’en suis parce que je suis moi. J’essaie de me traiter comme une amie quand moi aussi je souffre.
Voilà ce que je me dis, les mains sur le cœur, le plus souvent à la fin d’une méditation
« Quoiqu’il se passe ou ne se passe pas, je t’aime
Quoique que je fasse ou ne fasse pas, je t’aime
Quoique je dise ou ne dise pas, je t’aime »
Nous avons besoin les uns des autres et aussi de rester indulgent avec nous-mêmes.
Je suis devenue ce que je suis grâce à vous et grâce à moi. Nous avons tous nos ressources, quelques fois bien cachées et enfouies. allons les découvrir ensemble.
reposer le corps et l'esprit et les réunir avec le coeur Olivier
Nul doute que ce chemin est ce qu’il est aujourd’hui et qu’il continuera pour longtemps encore, avec ce que d’autres feront germer en moi et surtout aussi … grâce à moi.
il y a des "merci" qu'on peut dire de vive voix, il y en a qu'on peut imaginer d'envoyer vers...
faites l'expérience.
posez vos mains sur la région du coeur ou ... là ou vous le souhaitez,
fermez les yeux,
laissez venir à votre esprit un visage, quelqu'un qui vous aidé, supporté, votre animal de compagnie ou cette inconnue qui vous a souri dans la rue,
et si vous lui disiez merci, un merci avec le coeur ?
est-ce qu'il se passe physiquement quelque chose en vous, un frisson? de la chaleur? une pression? une larme ? ou tout autre chose ? ou rien du tout?
J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé - Voltaire
Gardez-vous bien !